Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 avril 2024 2 09 /04 /avril /2024 19:38
Pourquoi les femmes sont interdites de la prêtrise et du service à l'autel ?

L'accès des femmes aux ministères de l'Eglise

Il y a des charismes (des capacités) correspondant à des ministères (des fonctions, des missions) dans l’Eglise donnés directement par l’Esprit-Saint indistinctement aux hommes et femmes et il y a les ministères de l’autel donnés par le sacrement de l’ordination uniquement à des hommes choisis.

L’Esprit Saint donne librement ses dons (les charismes) sans distinction à l’homme et à la femme (Romains 12, 3-8, 1 Corinthiens 12, 11) mais ne confère pas par lui-même les sacrements dont celui de l’ordination.

On peut ainsi distinguer les ministères baptismaux (conférés aux baptisés hommes et femmes selon le bon vouloir de la grâce divine) et les ministères ordonnés (conférés par le sacrement de l’ordination à des hommes choisis sous l’inspiration de l’Esprit-Saint par l’intermédiaire d’hommes ayant été eux-mêmes ordonnés). Tous les ministères sont possibles à la femme si l’Esprit-Saint lui en donne le charisme sauf le ministère de l’autel.

Pourquoi le ministère de l’autel serait-il réservé à l’homme ?

L’autel c’est la table du sacrifice, le lieu où s’accomplit la mort et la résurrection du Christ à chaque célébration eucharistique.

C’est le Golgotha et le tombeau où est déposé le corps du Christ (le pain et le vin) et où s’accomplit la Résurrection, le changement de ce qui est mort en le corps et le sang vivant du Seigneur.

Le Christ est le Grand-Prêtre, celui qui offre et qui s’offre en sacrifice. En Jésus il est homme et non pas femme.

A la Sainte Cène, c’est Jésus homme ( représentant toute l’humanité en sa chair mais seulement l’homme en son genre) qui donne son corps et son sang à manger à ses disciples ; au Golgotha c’est Jésus homme (représentant toute l’humanité en sa chair mais seulement homme en son genre) qui est crucifié et qui ressuscitera.

Le prêtre image du Christ[1] ne peut donc être qu’un homme. Ce n’est pas un privilège ni un droit mais un mystère (sacrement) divin.

Les femmes, disent les Evangiles, assistent à la crucifixion. Marie est au pied de la Croix et Jésus lui remet en Jean l’humanité baptisée, l’Eglise, le corps même du Christ comme son enfant « Voici ta mère »[2] Jean 19, 26, celle qui protège, qui engendre à la Vie nouvelle.

Là se fixe le mystère de l’homme prêtre et de la femme servante (ou de l’homme serviteur sans être prêtre).

L’un ne remplace pas l’autre mais les deux sont nécessaires et se complémentent.

Sans Marie, la femme et sa matrice, le Fils de Dieu n’a pas de mère, il ne s’incarne pas, il ne ressuscite pas et il ne nous sauve pas.

Sans le Christ, le fils de l’homme, acceptant la mort en son corps d’homme et sans ses lèvres et sa voix d’homme portant la parole divine créatrice il ne peut se donner à nous dans l’eucharistie.

Désormais pour que le sacrifice de la messe soit effectif, pour que le pain et le vin deviennent corps et sang du Christ il doit être réalisé par un évêque ou à défaut un prêtre en qui le Christ agit par la grâce de l’Esprit.

Pour aider l’évêque ou le prêtre à l’autel l’Eglise ordonne des diacres et bénit des servants qui sont uniquement des hommes.

Les diaconesses (quand ce ministère était accordé aux femmes dans les premiers siècles) et les servantes n’ont pas l’autorisation de s’approcher de l’autel sans doute en référence aux apôtres ayant choisi des hommes pour s’occuper du service des tables et un peu plus tard des affaires matérielles de l’Eglise et contribuer à l’évangélisation. Actes des Apôtres 6

Cette explication est loin d’être décisive sur le sujet. Il y a peut-être un héritage non-dit provenant des anciens interdits faits aux femmes qui pourraient s’approcher d’un endroit sacré en étant impures (souillées par leurs règles).

Le prêtre se purifie les mains avant d’offrir le saint sacrifice. Cet interdit des femmes à l'autel lié à l’impureté a sans doute toujours un sens. Il ne s'appliquerait donc pas aux fillettes impubères.

Une autre explication à l’interdiction des femmes à l'autel

« Bien que le Christ notre Seigneur fût accompagné par les saintes femmes, il n’en admit aucune parmi ses apôtres, pas même sa mère »

L’institution de l’eucharistie a été confiée par le Christ lors de la Sainte Cène uniquement aux apôtres qui y participaient en leur disant  « Faites cela en mémoire de moi. » Luc 22, 19

Une explication de l’Eglise catholique romaine[3] : une interdiction dés l’origine de l’Eglise en orient et en occident

La discipline générale de l'Église des premiers siècles a été formulée en termes lapidaires par le can. 44 de la Collection de Laodicée, qui date de la fin du IV siècle, et qui a figuré dans presque toutes les collections canoniques d'Orient et d'Occident :

"quod non opporteat ingredi mulieres ad altare"

(Il ne convient pas d'autoriser les femmes de s'approcher de l'autel)

La tradition venant des premiers siècles s'est maintenue tout au long de la législation médiévale et moderne :

Le Code de droit canonique de 1917 stipule dans le can. 813 § 2 : "Le ministre qui sert la messe ne peut être une femme, sauf en l'absence d'un homme et pour une juste cause, mais de façon que la femme réponde de loin et n'approche pas de l'autel".

L'exclusion de droit commun des femmes du service de l'autel, qui appartient à la tradition liturgique immémoriale tant de l'Orient que de l'Occident (et qui a, par conséquent, une dimension œcuménique), provient de la notion de clergé (nécessairement masculin), liée à celle de sanctuaire.

Dans la traduction française de la première édition des Préliminaires du Missel Romain de Paul VI, en 1969, il est précisé que le mot "sanctuaire", qui est la traduction du mot latin presbyterium, doit s'entendre au sens large : non pas comme l'environnement immédiat de l'autel, mais comme le lieu où se tient le clergé, distingué du lieu où se tient le peuple (n. 27, note 30). De fait, le sanctuaire est le lieu où s'accomplit le Sacrifice, célébré par le prêtre, agissant in persona Christi (le prêtre ou l'évêque agit dans le cadre de la messe à la place mais aussi en tant que Jésus-Christ en identification à lui), assisté éventuellement par un diacre.

Il convient donc que ceux qui entourent le célébrant, dans cette partie de l'église réservée au clergé (prêtres et diacres) soient aussi des hommes (viri) afin de ne pas rompre la dimension "symbolique" du ministère ordonné (entendu dans le sens spécifique de l'anthropologie théologique).

Selon Gino Concetti publie dans L’Osservatore Romano, qu'il y a un fossé infranchissable : la détermination du Christ. S’il l’avait voulu, le Christ aurait pu choisir des femmes parmi les nombreuses femmes qui le suivaient pour les élever à la dignité sacerdotale.[4] Il ne l’a pas fait, non par respect d’une tradition humaine, de milieu, mais pour respecter l’ordre de la création et du plan du salut qui exigeait le rôle capital de l’homme : tout d’abord chez Adam, puis chez le Christ.

 

Position du Père Yves Congar

Jésus est accompagné de femmes et il n’a montré à leur égard aucune distance. On ne peut pas prouver que l’exclusion des femmes des ministères publiquement institués s’explique adéquatement par les conditions historiques, culturelles et sociales. Il existait alors des prêtresses dans le paganisme. Il faut reconnaître que, si Jésus avait voulu des femmes présidentes de l’Eucharistie comme les Apôtres, il eût pu l’indiquer positivement. Or il n’y a aucun signe positif en ce sens.

Position de l'évêque orthodoxe Kallistos Ware

Kallistos Ware n'hésite pas à affirmer également que sa propre pensée à évolué depuis 1978 vers une affirmation plus positive de l'ordination des femmes au ministère sacerdotal.

Il reprend dans un esprit critique trois problématiques essentielles : la nature et la Tradition, l'anthropologie, la conception de la prêtrise, pour démonter qu'il existe déjà de longue date de facto un ministère des femmes dans quatre domaines : la prédication apostolique, l'engagement de la femme du prêtre, de la diaconesse et de la «mère spirituelle ».

Il s'agit donc d'apprendre entre Églises à poser la question de l'ordination autrement : non en termes de sexe mais d'humanité partagée non en termes de profession ou de droits mais de service.

Enfin l'argument iconique, moins décisif selon Ware pour l'Église orthodoxe que pour l'Église catholique, ne doit pas être fondamentaliste car l'imitation (ou l'icône) du Christ n'implique pas nécessairement une ressemblance physique (p. 92).

D'une part l'humanité du Christ a été plus décisive que sa masculinité, d'autre part dans l'Église tant les hommes que les femmes sont «féminins » par rapport à Dieu.

Ainsi «si les hommes peuvent représenter l'Église comme épouse, pourquoi les femmes ne pourraient-elles pas représenter le Christ comme époux ? » (p. 95).

Une question que je me réjouis de lire sous la plume d'un évêque orthodoxe qui signe ainsi la possibilité de voir la discussion se poursuivre.

E. Parmentier

https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_1999_num_79_4_5584_t1_0542_0000_1?q=diaconesse

 

[1] Comme pour les évêques, c’est le Christ qui, à travers les ministres qu’il a choisis, agit pour enseigner, paître, pardonner et guérir. C’est le Christ qui pardonne les péchés et qui guérit les maladies physiques, psychiques et spirituelles de l’humanité. Le prêtre est une image du Christ. https://fr.orthodoxwiki.org/Pr%C3%AAtre

[2] « Marie au pied de la Croix, une Mère à qui son Fils demande une nouvelle maternité pour l’offrir à tous les hommes. Voici ton fils, mon frère, et à ce fils, voici ta Mère, notre Mère. » père Bernard Devert

[4] « Parmi les disciples de Jésus, il y avait des femmes. Aucune exclusion du ministère sacerdotal n’a été prononcée à leur égard par le Christ. » Marie-Claire Bourriaud, s.s.s.

S'abonner au Blog Seraphim

Cliquer ICI

Partager cet article
Repost0
8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 19:30
Elata
Elata

S'abonner au Blog Seraphim

Cliquer ICI

Partager cet article
Repost0
7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 19:44
Le ministère de diaconesse

Définition biblique de Diaconesse :

Dans les premiers siècles, se dit de femmes chrétiennes régulièrement au service de l'Église (en grec diaconos, tardivement diaconissa)

 

Histoire des diaconesses

La vocation de la diaconesse a ses racines dans le coeur aimant et agissant de la femme chrétienne.

Elle apparaît en Phoebé, diaconesse de l'Église de Cenchrées (Ro 16:1 et suivant). 

Phoebé a le même titre que les diacres (Php 1:1). Elle remplit une fonction (étant diaconesse) ; son rôle a été considérable (le terme employé indique une activité protectrice) ; Paul demande qu'elle soit traitée comme il convient aux saints et dans le Seigneur.

C'est par le titre de diacre (è diakonos) non par celui de diaconesse (diakonissa) que Paul salue Phœbé à la fin de l'épître aux Romains.

Les deux mots grecs, diacre, et diaconesse, sont connus et distincts historiquement.

Le mot grec traduisible par diaconesse n'apparaît que trois siècles plus tard, avec les Constitutions Apostoliques (fin 4è siècle, pour la partie qui lui est propre).

Recommander Phœbé avec le titre de diacre, à la communauté de Rome, sans autre explication, suppose que la fonction n'avait rien d'exceptionnel pour une femme aux temps de Paul.

Rien n'autorise à réduire le rôle de Phœbé à une assistance charitable ou à un auxiliariat de Paul. C'était un vrai ministère, une fonction au sein du corps ecclésial.

Le second titre donné à Phœbé : « prostatis », confirme le sens fort du premier.

Il ne signifie pas « aide » comme on l'a traduit trop souvent. La T.O.B. dit « protectrice » ce qui est mieux.

Mais le mot avait un sens technique dans le monde gréco- romain, et désignait le « patronat », charge de personnages fortunés et influents qui servaient de garants près des autorités civiles pour les associations ou individus qu'ils protégeaient.

Phœbé était donc un personnage de poids : elle a servi de garant à Paul dans une région où son autorité était discutée (cf. 1 Cor. 1/11-16).

Sans doute sa grande personnalité lui a-t-elle valu d'être diacre.

Soulignons qu'une telle charge ne se limitait pas à la région où elle œuvrait, puisqu'elle n'était pas exclusive de voyages apostoliques : Paul la salue, et en première ligne, au nombre des Romaines.

Que pourrait-il dire de plus ? La 1re épître à Timothée semble bien montrer que la charge se généralise.

Reuss juge probable que le passage 1Ti 3:11 se rapporte aux diaconesses et non aux femmes des diacres.

Il y a non pas leurs, mais les femmes semblablement, ce qui indique plutôt celles qui sont de même fonction, de même titre. Le texte est intercalé entre les diacres et ce qui est dit ensuite de leur famille. Les qualités énumérées sont celles de la charge (fidèles en toute chose, 1Ti 3:11).

Leur place serait ainsi déjà officiellement fixée.

Un peu plus tard, vers III, la lettre de Pline à Trajan parle de deux diaconesses (ministres) que l'exquis écrivain a fait mettre à la torture pour surprendre les secrets de l'Église. On voit quel rôle elles jouent déjà.

Au III e siècle, il est probable que peu d'Églises sont sans diaconesses.

Par contre les veuves restent ce qu'elles étaient, assistées et honorées, mais formant de moins en moins un corps constitué.

On voit clairement dans les Constitutions apostoliques, qui donnent au IV e siècle un tableau des usages du III°, le vrai rapport.

Il y est beaucoup parlé des veuves (III, 1ss).

Elles sont « soumises aux évêques, aux prêtres, aux diacres et même aux diaconesses », à qui elles fournissent des recrues ; elles restent dans leurs maisons « à chanter, à prier et à lire » (III, 7).

La diaconesse, par contre, est l'objet d'une consécration ; l'évêque assisté des prêtres, des diacres et des diaconesses lui impose les mains et prie ainsi : « Donne-lui l'Esprit-Saint, préserve-la de toute souillure. »

Cette consécration est rapportée entre celles du diacre et du sous-diacre (VIII, 18s).

Les auteurs qui cherchent à en diminuer la portée ne tiennent pas compte de ce que ce don de l'Esprit signifie pour l'antiquité chrétienne (et en particulier dans les Const. apost.).

L'Église a besoin des services ecclésiastiques de la diaconesse pour tous les cas où le diacre ne peut fonctionner : ainsi les onctions des femmes au baptême par immersion, la cure d'âme féminine (III, 15 : « là où l'on ne peut envoyer un diacre »).

Il faut y joindre le soin des femmes malades, des orphelins, des veuves, l'accueil à faire aux femmes pauvres dans le culte, à la porte, et pour les placer, la surveillance des veuves et des vierges.

La diaconesse aurait voulu davantage participer en quelque mesure au sacrement de l'eucharistie, prendre la parole.

L'Église ne l'a jamais admis.

En Irlande elles présentent le calice aux femmes : c'est un cas unique.

Chez les gnostiques, les Montanistes, les Nestoriens et dans les communautés des Priscillianistes, elles sont arrivées à leurs fins.

Les Const. apost, constatent et consacrent la fonction dans un temps où déjà sa décadence est proche.

Le clergé se défie des empiétements du ministère féminin ; ses succès hors de l'Église l'ont compromis.

Le baptême par immersion, peu à peu abandonné, rend une partie de ses services inutiles.

La vie monastique absorbant les vocations y met fin.

En Gaule le concile d'Orange (441) décide qu' « on n'ordonnera plus de diaconesses ». La chrétienté d'Occident suit de loin.

En Orient la charge dure plus longtemps : à Constantinople, sous Justinien, il y a encore, pour 60 diacres et 90 sous-diacres, 60 diaconesses ; le Basileus veille rigoureusement sur leur célibat.

Mais de plus en plus ce n'est qu'un titre d'honneur qu'on donne aux femmes pieuses, aux abbesses.

Bénédiction ou ordination des diaconesses dans le passé ?

Le plus ancien rituel pour des femmes diacres se trouve dans les Constitutions apostoliques (380-400) :

19. 1. Au sujet de la diaconesse (diakonissa) moi, Barthélémy, je prescris ceci.

2. Ô évêque, tu lui imposeras les mains (epithèseis autèi tas cheiras), en présence du presbyterium, des diacres et des diaconesses, et tu diras :

20. 1. Dieu, éternel, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, créateur de l’homme et de la femme, toi qui as rempli d’esprit Myriam, Débora, Anne et Holda, qui n’as pas jugé indigne que ton Fils, le Monogène, naisse d’une femme, toi qui dans la tente du témoignage et dans le temple as institué des gardiennes pour tes saintes portes,

2. toi-même regarde maintenant ta servante que voici, proposée pour le diaconat, donne-lui l’Esprit-Saint et purifie-la de toute souillure de la chair et de l’esprit pour qu’elle s’acquitte dignement de l’office qui lui a été confié, pour ta gloire et à la louange de ton Christ, par qui à toi gloire et adoration dans le Saint-Esprit pour les siècles, Amen.

Ce rituel inclut donc une imposition des mains et une épiclèse.

S’il n’y a pas de doute sur l’existence de femmes diacres, les opinions divergent quant à la nature de leur ordination.

Certains arguent que les cérémonies accordaient simplement une bénédiction, et non pas une vraie ordination, bien que dans la plupart des cas, les rituels soient pratiquement identiques pour les hommes et pour les femmes.

Une certaine confusion provient du fait que les termes de cheirotonía et de cheirothesía sont souvent utilisés de manière interchangeable, alors que le latin traduira les deux termes, sans les distinguer, par impositio manus ou manuum.

Bienheureuse Olympias amie de St Jean Chrysostome

Extrait de sa bio
La renommée de sa vertu était si grande qu’à peine âgée de trente ans, elle fut ordonnée diaconesse par le Patriarche saint Nectaire (cf. 11 oct.), et elle devint sa conseillère dans de nombreuses affaires ecclésiastiques.

Sainte Radegonde moniale et diaconesse

Radegonde suit un parcours qui l’éloigne progressivement de la vie séculière puisqu’elle est finalement consacrée diaconesse par saint Médard, au grand dam du roi.

Mais les étapes à franchir sont multiples.

Devenue reine, elle utilise sa puissance temporelle, ses richesses, au service des pauvres par l’exercice de la charité (eleemosynae).

L’accession de Radegonde au statut de sainte, dont nous verrons ensuite les pouvoirs, se fait ensuite par un palier déterminant : celui de l’abandon du statut de reine pour celui, plus conforme, de moniale, et, plus précisément de diaconesse. 

Dom Mabillon, dans son commentaire des Annales Bénédictines (chapitre 22) où le texte de la Vita se trouve aussi édité, analyse le problème de ce divorce d’avec le roi Clotaire : la reine n’a pas obtenu l’accord du roi et l’interdiction de consacrer diaconesse une femme mariée est inscrite dans les textes, en premier lieu parce que le mariage est indissoluble.

Ainsi, le deuxième concile d’Orléans du 23 juin 533, canon 18, signale l’interdiction de conférer le diaconat aux femmes mariées -et même aux femmes tout court «à cause de la faiblesse du sexe » (11) -et l’interdiction du mariage à celles qu’ils l’ont reçu (12). 

Médard, ainsi morigéné, obtempère et fait les gestes symboliques qui consacrent Radegonde : par la prise de voile, elle devient moniale ; par l’imposition des mains, elle devient diaconesse.

Textes pour approfondir le sujet à télécharger

S'abonner au Blog Seraphim

Cliquer ICI

Partager cet article
Repost0